L'église
L'église Saint Léger est inscrite depuis le 12 avril 1927 à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques ainsi qu'une statue en pierre de la Vierge à l'enfant sculptée au 16ème siècle.
Les trois vitraux historiés du choeur et celui de la chapelle sud consacrés essentiellement à des épisodes de la vie et du martyre des Saintes Maure et Brigide, princesses écossaises revenant de Terre Sainte vers l'an 514, assassinées à Balagny-sur-Thérain, ainsi que leur frère Epin et leurs compagnons, par des barbares qui n'ont pu corrompre leur vertu, ont été inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1982. A l'origine, ces quatre vitraux avaient été réalisés en 1876 par Monsieur Roussel, maître verrier à Beauvais et offerts par Monsieur Frédéric Poiret, patron des filatures de Saint Epin. Le vitrail central relate ce martyre. Celui de gauche évoque un miracle de Sainte Maure et celui de droite décrit le transfert des reliques des vierges, en 654, à la demande de la reine Bathilde, jusqu'à Nogent-les-Vierges, aujourd'hui Nogent-sur-Oise. Le donateur a fait représenter les vierges sous les traits de ses deux filles.
Les autres vitraux du 19ème siècle étaient l'oeuvre de Monsieur Bazin, maître verrier au Mesnil-Saint-Firmin. Sur l'un des vitraux, vous reconnaîtrez le blason de la famille Rossignol propriétaire du château de Balagny aux 18ème et 19ème siècles.
En 2007, la municipalité a fait déposer et restaurer les vitraux de l'église, suite aux nombreuses dégradations subies ces dernières décades. Ce travail de restauration a été mené à bien par l'atelier de Monsieur Claude Barre, maître verrier à Amiens.
L'église Saint Léger est en pierre de taille. Ce bâtiment cruciforme a évolué au cours des siècles puisque nous pouvons observer, d'après les différents styles d'architecture, des éléments qui couvrent la période du 11ème au 19ème siècle pour les constructions et les transformations les plus significatives.
L'église primitive
La partie la plus ancienne est la nef dont le gros oeuvre date du 11ème siècle comme en témoignent les murs appareillés en arrêtes de poissons visibles de l'extérieur au sud et au nord, ainsi que deux petites fenêtres romanes actuellement bouchées. Sur la face ouest, en-dessous de l'oculus du 19ème siècle, nous apercevons la partie supérieure d'une ancienne ouverture rebouchée lors de la mise en place du porche actuel au 19ème siècle.
Côté sud, les deux ouvertures les plus petites sont du 13ème siècle; elles encadrent un contrefort de la même époque.
Vous pouvez aussi y voir des colonnes à chapiteaux du 13ème siècle avec des tailloirs (partie supérieure ou chanfrein du chapiteau) sculptés du 11ème siècle.
Trois chapiteaux de la nef datent de la fin du 12ème siècle, début du 13ème siècle; ils ont été taillés et transformés au cours de l'évolution de l'église qui s'est agrandie au cours des siècles. Lorsque nous observons ce qu'il reste de ces chapiteaux et principalement la partie basse de ces trois colonnes, nous pouvons supposer que c'est dans cette partie de l'église que se trouvait l'ancien choeur aux 11ème-12ème siècles.
Les ajouts
Le transept nord date de la fin du 12ème siècle, début du 13ème siècle. Ce sont les voûtes et les colonnettes supportant les nervures, qui ont permis cette datation.
La rosace a été percée au 13ème siècle, voir l'encadrement extérieur.
Le rempalage avec ses dix branches tréflées et à moulures anguleuses est plus récent, probablement du 16ème ou 19 ème siècle.
Le choeur date du 14ème, de style gothique, avec ses fenêtres ogivales à têtes partiellement tréflées, à tympan garni de roses.
Le rempalage est plus récent; en effet, nous voyons bien de l'extérieur les raccords de pierres récentes sur le pourtour de fenêtre plus ancien.
Les vantaux de la porte en bois ouest avec ses masques ont été sculptés au 16ème siècle.
De grosses modifications ont été engagées au 17ème siècle. Il s'agit de la construction d'un transept sud, sans doute une chapelle seigneuriale, de la construction du clocher actuel car nous relevons la date de 1662 sur une des fenêtres de l'escalier qui mène au clocher. Nous notons également la modification des voûtes de la croisée du transept et l'ouverture de grandes fenêtres dans la nef.
A la fin du 19ème siècle, nous devons à la famille Rossignol, une bonne part des travaux réalisés entre 1870 et 1895, tels les vitraux classés du choeur et le vitrail classé du transept sud, le petit porche d'entrée et sa rosace située sous le pignon, le vitrail de l'intérieur, les fonds baptismaux finement sculptés en 1888 par le sculpteur Gustave Redon, de forme octogonale, représentant quatre scènes de la vie du Christ séparées par quatre thèmes locaux qui sont la place de Balagny, la croix des Templiers, la fontaine des Vierges et l'église de Foulangues. Théodore-Gustave Redon, consul général de France, en retraite à Balagny-sur-Thérain dans une maison de l'ancienne rue de Mouy, sculptait la pierre pour son plaisir.
Nous devons également à la famille Rossignol les fausses ogives en plâtre du bas de la nef qui cachent ou remplacent un ancien plafond en bois comme dans de nombreuses églises rurales de la région.
Des travaux de consolidation ont été effectués en 1985 au nord et à l'ouest; en 1996, la toiture et l'installation électrique ont été révisées. Un nouveau chauffage a été installé; la voûte de la chapelle sud a été renforcée. Tous ces travaux ont été réalisés par la municipalité de Balagny sous le contrôle de l'architecte des bâtiments de France.
Les Statues
Beaucoup de statues anciennes ont disparu aujourd'hui. Toutefois, la plus belle, classée, datant du 16ème siècle, est encastrée dans un pilier ancien, à gauche de la nef. Il s'agit d'une vierge à l'enfant, très expressive, avec des drapés de robe peints (du rouge et du bleu apparaissent sous le badigeon). L'enfant Jésus tient un oiseau dans ses mains; la main droite de la Vierge, maintenant brisée, tenait une grappe de raisin d'après Warmé.
Nous pouvons voir également une statue de Sainte Catherine de Sienne, deux statues de Saint Léger, une à l'extérieur au-dessus du porche et une à l'intérieur, une statue de Saint Eloi et une de Saint Nicolas, sans oublier les reliques des Saintes Maure et Brigide enchâssées au pied de deux statues situées de part et d'autre de l'autel sculpté de la chapelle seigneuriale du transept sud. Ces reliques proviennent de la chapelle des vierges qui se trouvait dans le parc du château et qui a été démolie en 1839; les statues auraient été données par Michel ALLARD d'Ercuis en 1876.
Jusqu'en 1907, ces reliquaires étaient portés chaque année en procession jusqu'à la fontaine des Vierges, source réputée pour la guérison des fièvres.
(Tiré de documents réalisés par l'Association des Amis du Patrimoine de Balagny)