Les Usines
LES FILATURES SAINT EPIN
Une première filature de laine de soixante employés est installée dans notre village en 1845 par Monsieur Lefèvre. En 1850, ce dernier, Conseiller Municipal puis Maire de Balagny, démissionne de ce poste pour se consacrer entièrement à l'usine qu'il vient d'acheter. Il est autorisé par l'ingénieur des Ponts et Chaussées à établir un barrage sur la rivière, au lieu dit "Pré enclos", puis à rehausser le déversoir pour une hauteur d'eau de 40 centimètres.
Après la révolution de 1848, la rivière du Thérain ne pouvant subvenir aux besoins grandissants des usines, il faut faire appel à une autre forme d'énergie, la vapeur d'eau.
C'est Louis Frédéric Poiret, nouveau propriétaire depuis le 1er mars 1856, qui va apporter de nouveaux moyens et de nouvelles techniques.
Vers 1857, une machine à vapeur de 20 CV est installée et va révolutionner le fonctionnement et la productivité de cette usine.
Une nouvelle société est née; elle deviendra "PFN" (Poiret Frères et Neveu); son siège social est situé à Paris et l'usine principale à Balagny.
Cette usine s'agrandira constamment au cours de la deuxième moitié du 19ème siècle. Le bâtiment principal est doublé en 1865/1866; l'éclairage des ateliers est installé et une nouvelle machine à vapeur de 750 CV est achetée vers 1870/1875, pour apporter la force motrice indispensable au fonctionnement des nouvelles machines installées sur plusieurs étages.
Durant les années 1876 à 1881, l'usine et ses abords subissent quelques transformations parmi lesquelles l'acquisition en 1879 d'un bâtiment de l'exposition universelle de Paris destiné à servir de bureaux et magasins dans l'usine et en 1881 la construction de bâtiments pour le transfert et la modernisation de la teinturerie, d'un atelier de blanchiment, d'un atelier de tissage et la construction d'une bonneterie circulaire.
Elle emploie en 1870 près de 1 000 personnes pour fabriquer les laines du Bon Pasteur.
En 1905, cette société est transformée en société anonyme des Filatures et Teintureries de Saint Epin.
En 1936, le Baron de la Rochette devient directeur général. Cette société est rachetée par DMC en 1972. L'incendie du bâtiment principal en août 1975 va précipiter la fermeture de l'usine qui s'arrêtera en octobre 1979.
Pendant 130 ans, les Filatures de Saint Epin ont marqué profondément la vie du village par les emplois offerts, les nombreux logements sociaux construits et par les oeuvres patronales, tels l'école privée et le dispensaire à l'Asile Sainte Marguerite tenues par les religieuses de Saint Vincent de Paul ou le patronage dans l'actuelle salle Polyvalente.
LA SOCIETE FRANCAISE DES PAPIERS PEINTS
En 1880, Jules Roger acquiert à Balagny-sur-Thérain un terrain de 10 hectares et y fait construire une usine; les bâtiments couvrent environ 23 000 m2 et sont construits en pin, bois, fer et couverts en tuiles de Douai. Cette usine est destinée à fabriquer du papier peint.
Au début, la production journalière de papier peint est de 20 000 rouleaux, puis 30 000 rouleaux, puis 50 000 rouleaux lorsque les 21 imprimeuses sont en marche. L'usine compte à cette époque 450 ouvriers et 30 employés.
En août 1881, pour faire face à la charge financière de la construction de cette usine, Jules Roger constitue la S.F.P.P. au capital de 3 032 000 Francs divisé en 6 064 actions. Cette société obtient de nombreuses distinctions lors des expositions nationales et internationales, à la fin du 19ème siècle début du 20ème siècle, principalement à Anvers en 1885.
En 1920, Monsieur Georges Zérapha qui possède, comme banquier d'affaires, des actions de la société, décide avec sa femme, Cathy, de relever l'entreprise. Il en devient le Président Directeur Général et s'installe à Balagny.
Il assied la réputation et le développement de son entreprise en faisant appel à des créateurs de renom pour ses éditions d'art. Jacques-Emile Ruhlmann, Louis Sue, André Mare, Primavera et Suzanne Fontan conçoivent des modèles tranchant sur l'ensemble de la production.
Lors de l'invasion des allemands, Monsieur Georges Zérapha et sa famille doivent s'éloigner car ils sont recherchés par les Nazis. L'usine connait alors un demi sommeil. Le site est détruit par les Allemands à leur départ.
En 1946, Georges Zérapha qui a passé la guerre dans les réseaux de la résistance décide de relancer l'entreprise. Il restaure les installations et investit dans la création avec son épouse Cathy. Grâce aux collections lancées, le niveau de vente s'accroit.
Les années 60 voient la naissance d'une nouvelle technique d'impression mise au point par Monsieur Claude Andral, directeur artistique, et promue par Monsieur Jean-Claude Zérapha, directeur commercial et fils de Monsieur Georges Zérapha. Il s'agit de la technique RACORAMA permettant de fabriquer un papier peint sans raccord en utilisant les cylindres et les presses du procédé traditionnel. La facilité de la pose permet à Racorama de connaître un énorme succès auprès du consommateur.
A partir de 1972, l'entreprise, sous la direction de Jean-Claude Zérapha, adopte les techniques de la flexographie, de l'héliogravure et de la sérigraphie. Des magasins de stockage sont construits. La préparation des commandes est automatisée.
A l'aube du 21ème siècle, la S.F.P.P, sous la marque ESSEF Décors Muraux, est le premier concepteur et fabricant de revêtements muraux décoratifs. L'entreprise est alors dirigée par Monsieur Marc Bougeard, gendre de Monsieur Jean-Claude Zérapha.
Malheureusement, la crise traverse la profession et la S.F.P.P. ne peut y résister. Elle est acculée à la faillite, à la fin du mois de juillet 2006.
L'USINE CHABACHOFF
L'usine Chabachoff est beaucoup plus récente. Elle a été construite vers 1950. elle y produisait des brosses à base de poils de blaireau. Son activité ne durera, hélas, que quelques années. L'usine employait une vingtaine de personnes.
Nous ne disposons malheureusement pas d'éléments nous permettant de retracer la vie de cette usine.
Ce site, devenu friche industrielle, fut racheté par la Commune en 1992. Il a été réhabilité durant les deux premiers mandats de Madame Cécile Brémard, entre 1995 et 2007.
Aujourd'hui, la friche industrielle a fait place à des logements sociaux, à une Médiathèque et à deux salles prétées actuellement à certaines associations de notre village.
(Tiré du livre réalisé et édité par l'Association des Amis du Patrimoine de Balagny)